Le Concile de Turin

Concile de Turin (vers 398 ou plus probablement 401)

· Au sujet de Marseille, l’une des premières définitions de la notion de « métropolitain »

· Au sujet de Vienne et Arles, l’exposition du différend et une tentative de conciliation.

 

I. « En premier lieu, attendu que le vénérable Procule, évêque de Marseille, déclare avoir l'obligation de diriger, en qualité de métropolitain, des Églises situées, semble-t-il, dans la province de Seconde Narbonnaise, et avoir le droit de procéder dans ladite province à des consécrations épiscopales. Car ces Églises, prétend-il, ont été ses paroisses ou ont des évêques  consacrés par lui ; attendu que, d'autre part, des évêques de cette région élèvent des protestations et prétendent qu'un évêque d'une autre province ne doit pas les diriger ; le saint Synode, en vue de la paix et de la concorde, a jugé ceci : ce n'est pas à sa cité, située dans une autre province dont nous ne savons au juste l'étendue, mais plutôt à sa personne que sera accordé l'honneur de la primauté, comme à un père avec ses fils. Il a paru digne en effet que ceux-ci sans être contraints par les frontières provinciales, soient liés par le respect d'un sentiment filial. On observera donc en sa faveur, pendant la durée de sa vie seulement, la sentence suivante : à l'égard des Églises de Seconde Narbonnaise, dont il sera établi qu'elles ont été ses paroisses ou que de ses disciples y ont été consacrés, il aura la dignité de primat.

Les parties devront observer ce décret, — recommandation superflue sans doute, mais point inutile cependant, — et ainsi le vénérable Procule, en père affectueux, honorera comme des fils ses collègues dans l’épiscopat, et les évêques de ladite province auront pour lui l'amour de bons fils envers leur père, et se témoigneront mutuellement des sentiments de charité; accomplissant la parole de l'Apôtre : Honore mutuo praevenientes, non alta sapientes, sed humilibùs consentientes. »

 

II. « En outre, entre les évêques d'Arles et de Vienne, qui se disputaient devant nous la dignité de primat, le saint Synode a décrété ce qui suit : celui d'entre eux qui prouvera que sa cité est métropole, aura la dignité de primat de toute la province, et, selon les prescriptions des canons, c'est lui qui aura le pouvoir de procéder aux consécrations. Néanmoins, pour conserver les liens de la paix, sur un plus utile conseil, on a décidé que, si les évêques desdites villes y consentent, chacun s'attribue les cités de la province les plus voisines et visite les Églises dont il sera établi qu'elles sont les plus proches de ses villes; en sorte que, n'oubliant pas leur accord unanime et leur concorde, ils ne se gênent pas mutuellement en usurpant plus longtemps les droits créés par la proximité. »

 

· E.-Ch. BABUT - Le Concile de Turin. Essai sur l’histoire des églises provençales au V° siècle et sur les origines de la monarchie ecclesiastique romaine (417 - 450). Paris 1904.

· Jean-Rémy Palanque - Les dissensions des Églises des Gaules à la fin du IV° siècle et la date du Concile de Turin. Revue d’histoire de l’Église de France. Tome 21, n°93, 1935.

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 16/01/2024