Qu'est-ce que Libération ?

Dans un café de Clermont-Ferrand, en octobre-novembre 1940, le journaliste Emmanuel d’Astier de la Vigerie se retrouve avec le philosophe Jean Cavaillès, Georges Zérapha, homme d'affaires français de confession juive, membre fondateur, avec Emmanuel Mounier, de la revue Esprit, puis de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA). Une jeune femme se retrouve avec eux : Lucie Bernard – qui deviendra Lucie Aubrac. Ils seront rejoints par le journaliste Jean Rochon et bien d’autres personnes issues des rangs de la gauche : des syndicalistes, militants de la SFIO mais aussi du Parti communiste.

 

C f libe

 

L’objectif : fédérer des hommes et des femmes désirant s’engager dans une résistance face à l’Occupant allemand et au régime collaborationniste de Vichy. Dans un premier temps, pour fédérer, naît l’idée d’un journal éponyme du mouvement : Libération qui commencera à paraître au printemps 1941.

Le mouvement Libération va se ramifier dans toute la zone Sud, plus particulièrement dans les régions de Lyon et de Toulouse.

En 1942, on demande au communiste Maurice Kriegel-Valrimont d’organiser la branche armée de Libération.

Cette même année 1942, d’Astier de la Vigerie publie le plan d’action suivant :

« Rapport AX.O3, « Organisation générale des secteurs » :

  • Instruction : l’instruction de sabotage, l’instruction d’armement est faite dans les groupes par eux-mêmes.
  • Renseignements : le renseignement est fait par tous à l’échelon régional si possible ; il est étudié avant transmission.
  • Groupes francs : dans chaque région, petites actions brutales contre des permanences d’organisation fascistes, des journaux ou des individus adversaires.
  • Thèmes généraux de l’action politique

1. Paralysie des organismes politiques : sabotage insaisissable, sabotage brutal, ralentissement du travail ou grève partielle.

2. Manifestations contre les mesures prises dans le gouvernement de Vichy au profit ou sur l’ordre des Allemands :

a. Mouvements de rue : manifestations, cortèges de femmes…

b. Grandes manifestations : 14 juillet ; 11 novembre… en coordination avec les autres mouvements de résistance, et éventuellement le Parti communiste.

c. Protection et mise à l’abri des Juifs menacés : préparation des mesures générales à prendre contre le travail forcé. »

Au printemps 1943, Libération se regroupe avec les deux autres grands mouvements de la zone Sud : Franc-Tireur et Combat. Les trois mouvements forment alors les Mouvements Unis de Résistance (M.U.R) ; le regroupement des trois mouvements paramilitaires donnant naissance à l’Armée Secrète (A.S).

1942 03 01

 

Libération du 1er Mars 1942 - Le journal comporte quatre pages (format 21 x 26 cm)

Date de dernière mise à jour : 28/12/2023